Je me souviens du jour où l’on m’a parlé de Jean-Philippe Jaworski, que mon interlocuteur me désignait comme un maître de la fantasy. Ayant toujours été friande des genres de l’imaginaire et de l’écriture ornementée, je me suis intéressée à sa bibliographie. J’ai lu tout d’abord son recueil de nouvelles, Janua Vera, que j’ai beaucoup apprécié. J’ai commencé Gagner la guerre et l'ai dévoré en quelques jours.
Qu'est-ce que Gagner la guerre ?
Gagner la guerre se déroule dans un univers inspiré de la renaissance Italienne. Nous y suivons les péripéties de Don Benvenuto, un personnage que les lecteurs avaient déjà découvert dans « Mauvaise donne », une nouvelle appartenant au premier recueil de l’auteur,
Janua vera. Maître assassin, il devra faire appel à toutes ses facultés de réflexion et à son agilité pour tirer son épingle du jeu et réaliser la mission qui lui est confiée par le podestat Leonide Ducatore, dirigeant de la république de Ciudalia.
Un roman riche et innovant :
La première fois que j’ai lu le roman, j’étais partagée entre la surprise et l’amusement. L’auteur sait nous plonger dans cette histoire, brillamment narrée par
Benvenuto Gesufal, qui nous présente le travail dont l’a chargé le podestat. Bien qu’un peu étonnée par l’emploi de la première personne, j’ai pu par la suite remarquer que ce choix donnait une véritable dimension cynique au récit.
Jaworski nous fait voir le monde par les yeux d’un assassin, non pas motivé par un désir de rédemption comme on pourrait le croire, mais suivant sa logique, sa propre rage de vivre. Ce point de vue si particulier apporte à l’histoire un dynamisme et un caractère qu’elle n’aurait pas eu sans cela et qui se ressent même dans le style d’écriture. Je n’ai pas cessé d’aller de surprise en surprise, et ai été emportée jusqu’à la dernière ligne.