dimanche 8 janvier 2017

Dune - Franck Herbert

Pourquoi Dune est mon roman phare ?


« Dune, planète des sables… Arrakis… le dormeur doit se réveiller »* 

Si ces quelques mots ne vous disent rien, c’est sans doute parce vous n’avez pas encore eu l’occasion d’être emporté dans cet univers unique de science-fiction, véritable pilier du genre, que nous devons à Frank Herbert. En quelques mots, Dune est un roman de science-fiction paru aux États-Unis en 1965. Il s’agit du premier tome d’un cycle de cinq livres, comptant Dune, Le Messie de Dune, Les Enfants de Dune, l’Empereur dieu de Dune et la Maison des Mères. D’autres œuvres, de la main du fils de Frank Herbert, viennent compléter cet univers. Étant donné l’étendue de cette fresque, j’ai choisi de vous parler ici du premier tome Dune que certaines éditions présentent seul ou accompagné du Messie de Dune.


Résumé de l’œuvre en quelques mots :

Vous l’aurez compris, la première particularité du cycle de Dune, qui a aussi participé à son succès, est la richesse de son univers, et la complexité de son histoire, s’étendant sur plusieurs générations et sur plusieurs systèmes planétaires. L’auteur a su mettre en scène une multiplicité de peuples et de personnages, ayant chacun leurs codes et leurs histoires, et se mouvant sur l’échiquier politique de l’Imperium, autrement dit, de l’empire.
L’abondance du sujet m’a conduit à devoir choisir ce dont je devais vous parler. Comment aborder au mieux un univers si complexe, en quelques pages à peine ? Afin de vous donner une vision d’ensemble de ce qui fait la grandeur de cette œuvre, j’ai choisi de vous résumer ce premier tome, en montrant les thèmes clefs abordés par l’auteur, et son style si particulier qui l’a conduit à la postérité. Le but étant bien sûr de vous amener à découvrir cette œuvre par vous-même.

L’histoire se déroule au Onzième Millénaire et nous fait entrer dans une bataille politique et économique entre les Maisons du Landsraad, pour le contrôle de la planète Dune, source de l’épice, une richesse unique, offrant longévité et don de prescience à ceux qui la consomme, et conférant leur pouvoir à la Guilde des Navigateurs. L’histoire commence lorsque Le Duc Leto, de la Maison Atréïdes, reçoit, à son tour, de l’empereur Padishah Shaddam IV, le contrôle de Dune, aussi appelée Arrakis.
C’est une terre désertique, dans lequel le Duc et sa famille seront amenés à vivre, au milieu d’un peuple étrange, les Fremens, véritables nomades du désert. Ainsi leur est confié le contrôle de l’épice, dans la menace toujours croissante d’une maison rivale, les Harkonnens, voulant reprendre le fief.
Parallèlement à cela les Bene Gesserit, ordre de sorcières occultes, travaillent par des sélections génétiques, à donner naissance au Kwisatz Haderach, surhomme destiné à devenir le dirigeant de l’humanité.
Quel rôle joue l’Empereur dans le piège qui sera tendu aux Atréides ?
Qui est ce mystérieux peuple du désert qui seront amené à accueillir Jessica et son fils Paul ?

Ce premier roman nous familiarise avec l’univers, les coutumes de Dune, l’aura merveilleuse de l’épice, cette denrée rare source de toutes les tentations et véritable élément de contrôle universel. Il nous permet également de découvrir la famille Harkonen, ennemi juré des Atréïdes, mais aussi les autres Maisons, et les protagonistes se détachant de toute cette intrigue, montrant l’habileté de l’auteur à faire vivre un si vaste univers.

Une œuvre aux mille influences


Je ne vous le cacherais pas, si je parle de Dune avec tant d’enthousiasme, c’est parce que cette œuvre fait partie de ces livres qui ont véritablement le pouvoir de vous marquer, et de frapper votre esprit et votre imagination.
Lorsque l’on se plonge dans cette histoire, c’est pour découvrir un univers riche, savamment travaillé, aux personnages fouillés et crédibles. La qualité de son intrigue et de la plume d’Herbert nous permettent de comprendre pourquoi cet ouvrage est considéré comme un élément phare dans le domaine de la science-fiction.
On y retrouve en effet plusieurs codes inhérents à ce genre ; la temporalité de l’histoire notamment, puisque la trame se déroule au onzième millénaire, sous le règne d’un empereur dirigeant différentes maisons chacune établie sur leur planètes. La Guilde des Navigateurs, organisant les déplacements spatiaux permettant de se mouvoir d’une planète à l’autre à l’aide de l’épice, donne aux voyages dans l’espace une place importante.
Ce roman pose aussi des thématiques particulièrement chères à l’auteur, qui semblent boudées par d’autres œuvres de science-fiction. Si la politique y est primordiale, constituant une véritable toile de fond au roman, on retrouve aussi des préoccupations économiques et écologiques. Dune est en effet une planète hostile, dans laquelle les grands Vers des sables, véritables Léviathans du désert règnent en maître.
Il sera question, dans l’œuvre de Frank Herbert, de la transformation de cette planète, en une terre pouvant accueillir l’eau, et donc, la vie. Mais si elle devient habitable, vous vous en doutez, les changements de cette mutation ont aussi leur revers de médaille, sujet que développera le cycle, en abordant des questions de société, d’évolution, participant à l’abondance de l’œuvre.
La religion est également très présente dans Dune. On la trouve à travers le peuple Fremen, les vers des sables, mais également au sein des planètes qui ont chacune leurs traditions et leurs coutumes. Mais si l’on ne devait citer qu’une seule figure religieuse, la plus grande serait le Bene Gesserit, qui est, à l’origine, une ancienne école d’éducation et d’entraînement physique et mental réservée aux étudiants de sexe féminin. Les sorcières du Bene Gesserit ont leurs litanies et leurs croyances dont l’objectif premier est la création d’un être s’apparentant à un messie.

Un style caractéristique


Les particularités de ce livre ne s’arrêtent pas au travail de l’intrigue ni aux thèmes que l’auteur développe. Il n’est souvent pas facile d’expliquer ce qui fait que l’on a aimé une œuvre, pourtant, je vais essayer de vous en parler ici. Dune est un délice littéraire. On se délecte de chaque phrase, les descriptions sont justes et bien écrites. Les dialogues sont parfaitement maîtrisés. Bien qu’il soit difficile de juger sur une traduction, il est impossible de rester insensible à la plume de cet auteur, dont le style ciselé et ornementé parvient tout à fait à exprimer ce qu’Herbert veut nous dépeindre. Il y a un véritable esthétisme littéraire, un travail sur les mots amenant un style unique sans jamais cependant tomber dans une écriture lourde ou superflue qui nous inciterait à sauter quelques passages. Le tout sait rester fluide et agréable, et laisse une place caractéristiques à l’introspection. L’auteur parvient à donner à ses personnages et à leur ressenti une importance capitale. Le récit des pensées jalonne l’œuvre, et le lecteur a directement accès à leur intériorité, ce qui complète encore davantage la fresque de Dune. Ces réflexions intimes permettent de nous familiariser avec les personnages, et ravirons ceux qui aiment connaître les sentiments des protagonistes.

En définitive, Dune se démarque par la richesse et la vraisemblance de son univers qui a su influencer d’autres œuvres de science-fiction. La pluralité des sujets abordés, permet, à n’en pas douter de pousser très loin la réflexion sur la société ainsi que le développement de l’homme et de ses croyances. Je ne peux que vous encourager à découvrir ce livre, qui me semble être un incontournable du genre et dont je ne pouvais pas faire l’économie dans un dossier consacré à la science-fiction.

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