dimanche 1 mars 2015

Mais c'est vrai ça, pourquoi on écrit ?

Photo de vacance, coucher de soleil finlandais

         Bon, dans le dernier article j'ai abordé ce fameux "mythe" de l'écrivain en le remettant un peu au goût du jour, et surtout en le confrontant à la réalité. Et cette confrontation passe souvent par une simple interrogation que l'on retrouve sur beaucoup de lèvres : "Tu écris... Mais pourquoi ?" Cette question est, je pense, celle que l'on m'a posée le plus souvent quand j'ai osé avouer à mes chers camarades de classe ma fâcheuse manie de mettre des mots bouts à bouts pour raconter une histoire. Certains embrayaient directement sur la remarque "mais enfin, cherche à te faire publier" quand d'autres me regardaient simplement avec un air compatissant. Après tout, la fille un peu solitaire que j'étais ne pouvait écrire que pour pallier une vie terne et sans intérêt... Pourquoi raconter des histoires sinon pour s'inventer une vie ? Quoi ? Comment ça vous n'êtes pas d'accord ? Je vous rassure, moi non plus je ne cautionne pas l'image de l'écrivain qui noirci des pages uniquement pour remplir les vides de son existence. Le plus drôle à vrai dire c'est que ces filles là étaient certainement plus douées que moi pour inventer des histoires sur les autres, au travers des rumeurs qu'elles colportaient dans la cour de récré. Mais passons... Il fallait tout de même que j'y réponde à cette question, pourquoi écrire ? Sur le coup, pour m'éviter d'épiloguer, je répondais simplement de façon évasive, un "boh parce que j'aime bien" qui ne veut rien dire et n'éclaire personne... Et puis, j'ai réalisé que je n'en savais rien. Je connais les évènements qui m'ont poussé à écrire, ça oui, je m'en rappelle même très bien (et je ne vous raconterai certainement pas que c'était un jour d'ennui dans ma classe de CE2)... mais je ne sais pas pourquoi... Est-ce qu'on prend la plume dans un but précis ? Et si oui, lequel ? Hélas, les exemples qui me viennent ne sont guère glorieux. J'en connais certains qui écrivent pour être célèbre (les pauvres ont du chemin à faire !), comme d'autres préfèrent s'assoir sur leur estime et passer à la télé réalité en quête de gloire, ou je ne sais quoi encore. D'autres, plus rares (et morts pour la plupart, vu que les exemples qui me viennent en tête sont tous tirés du 18eme) défendaient des causes, s'engageaient. Mais la vérité c'est que moi, tout ça, ça me passait par dessus la tête. J'ai juste eu envie. Comme ça. J'ai commencé à écrire. A jouer avec les mots. A raconter des histoires. Et j'ai aimé ça. Écrire pour le plaisir.... C'est tellement facile à huit ans, et tellement difficile par la suite. On devient capricieux, perfectionniste, meilleur peut-être mais sans doute trop technique. On oublie pourquoi on a écrit la première fois. Je crois gagner, avec ma première histoire, le concours du "plus gros ramassis de clichés en un nombre record de pages" et pourtant c'est l'une des histoires que j'ai pris le plus de plaisir à rédiger. Parce que, plus les années passaient, plus j'avais du mal à m'emporter, plus il devenait difficile de m'envoler.. Et voilà, finalement c'est pour cela que j'ai écrit pour la première fois. Guidée par une envie commune sans doute à beaucoup d'entre vous : s'envoler.

Laura 

INFO PARUTION 

On se retrouve durant la première semaine de mars où je vous livrerai un Hors Série sur l'édition ainsi qu'un nouvel article sur l'écriture !

1 commentaire:

  1. LA QUESTION. Effectivement, c'est une question qu'on me pose souvent. Personnellement, c'est plus ma famille qui a ce type de réaction que mes amis. Il faut dire que je suis la seule littéraire, donc ce n'est pas forcément très bien compris. Ce que je comprends totalement.
    Article très intéressant, ma très chère. ;) Nous avons la même raison d'écrire. Je crois que c'est le principal but des écrivains. Au départ, j'entends. Ca change ou pas ; ça dépend des gens. Mais écrire pour s'évader, s'envoler, aller autre part, est la plus belle des raisons, je trouve.

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