dimanche 29 novembre 2015

Ecrire, et après ?



Je vais mettre cet encart au début et non pas à la fin comme j’en ai l’habitude. 
Ce texte est l’un des plus importants de ce blog à mes yeux, car je réalise que trop de personnes ont encore dans leur imaginaire la vision de l’écrivain ne devant l’aboutissement de ses projets qu’au talent et qu’à l’inspiration tombée du ciel. 

 Si vous trouvez cet article pertinent, n’hésitez pas à me faire des retours ou à le partager, ce n’est pas quelque chose que je demande souvent, mais à cette occasion je trouve cela important.


À l’heure où je poste cet article, le NaNoWriMo touche à sa fin. Pour ma part, je suis parvenue au bout de ce challenge d’écriture une semaine environ avant la date butoir. En l’espace de trois semaines, j’ai finalement fait avancer l’histoire de 90 pages, soit 53.000 mots, tout en développant bon nombre de personnages en profondeur, et en prenant soin à poser le contexte, sans me tenir uniquement à la poursuite de la quête principale. C’était une chose relativement nouvelle pour moi qui suis coutumière des projets courts ne dépassant pas les cent pages.


Je n’étais plus en terrain connu, et l’importance du projet m’effrayait un peu. Oui, mais pas seulement. En choisissant d’écrire ce roman de SF, j’ai repris des thèmes relativement connus et exploités. Pourquoi ? Parce que c’était quelque chose sur laquelle j’avais envie de travailler, tout simplement, tout en essayant de l’aborder sous un angle nouveau, sans avoir la prétention de faire mieux, mais au moins de le faire différemment. Et durant ce mois de novembre, portée par l’effervescence du Nano, j’ai peaufiné cette histoire, tout en prenant conscience de mes propres limites. Des barrières que je rencontrais pour avancer. Ne pas tomber dans le déjà vu, ne pas ennuyer le lecteur, avoir des connaissances strictes et précises des thèmes abordés, aussi bien politiques que militaires puisque ces points sont au centre de mon histoire.
 
Est venu le moment où j’ai choisi de participer au Speed Dating de la littérature du Toulouse Game Show, dont je vous parlerai plus amplement dans un prochain article puisque cela m’a été par trois fois demandé. J’ai présenté cette histoire. Pas dans un élan d’optimisme exacerbé, mais bien parce que je sentais que j’avais besoin d’un regard professionnel sur la chose. Pour y avoir déjà participé, je savais que cette rencontre brasserait espoirs et doutes (j’y reviendrai), mais qu’elle me permettrait aussi de sortir avec des clefs essentielles pour le bon déroulement du projet. Désormais, je sais dans quelle direction je veux aller avec cette histoire, et cela me fait peur, car je réalise une fois encore qu’on ne vise pas juste au premier coup. Écrire peut être ingrat, nous demander de recommencer, de remettre son travail sur l’ouvrage, encore et toujours. Mais vous savez quoi ? Cela est nécessaire et m’a rappelé que ma passion me demande et continuera à me demander énormément de travail et de persévérance.
Si je prends l’exemple de mon premier roman, la rédaction n’a nécessité qu’une paire de mois. En revanche, la réflexion s’est étendue sur un an, la correction sur plus de six mois, et la recherche éditoriale sur plus d’une année. Et c’est peut-être cela aujourd’hui qui m’effraie. Savoir que tout est à recommencer. Qu’il faudra encore corriger, laisser poser, se remettre en question, combattre la démotivation, avancer. Lorsque je pose le point final d’un premier jet, comme cela m’est arrivé il y a quelques jours, j’ai toujours un pénible sentiment de frustration et de démotivation à l’idée que ça ne soit pas parfait. J’ai envie de m’en tenir là, de le sauvegarder et puis de l’abandonner. Et pourtant, je ne baisse pas les bras, je me laisse quelques jours, et m’y remets.

J’ai assisté hier à la conférence d’Alexandre Astier, cet homme aux multiples casquettes qui est pour moi la figure de l’artiste qui a su aller au bout de ses rêves. Il a dû mettre en sommeil un de ses gros projets pour finalement l’épanouir des années après. Durant tout ce temps, il a su le laisser murir sans toutefois baisser les bras, et aujourd’hui, voilà qu’il trouve les moyens de le faire. Si je le prends en exemple, c’est parce que votre projet ne sera sans doute pas parfait et aboutit aussi vite que vous le souhaitez. Si vous essayez de le publier, il est possible que vos recherches restent infructueuses durant un temps ou pour un roman en particulier. Néanmoins, donnez-vous le droit de vous tromper pour mieux recommencer. Osez. J’ai reçu ce soir les retours de mon bêta lecteur sur mon dernier texte. Cette histoire, j’aurais voulu la voir bouclée, pour la soumettre et attendre fébrilement les réponses. Mais il s’est avéré qu’elle a encore besoin de quelques corrections. Alors, passé la démotivation première, j’ai repris toutes mes notes, mon plan, et je m’y suis remise. Je ne souhaite pas ici me présenter comme exemple suprême ou comme une donneuse de leçon, mais simplement vous rappeler que des projets mettent parfois du temps à murir. Il suffit de plonger la main dans vos bibliothèques pour voir que la plupart des auteurs qui vous font rêver ont dû s’armer de temps et de patience. Écrire, cela s’apprend et se travaille contrairement à ce que l’on entend souvent.

Voilà, pour finir, je me permets de vous recommander Le Printemps des Jeunes Reporters, qui rassemble des chroniques et interviews d’auteurs. Vous y trouverez mon article sur Jean-Philippe Jaworski ainsi que ses réponses à mes questions, qui reprennent un peu ce que j’essaie de vous montrer ici. [téléchargez le gratuitement ici]

Vous pouvez également me retrouver sur ma page auteur, où je poste régulièrement des informations concernant le blog et les chroniques. Prochainement y paraîtront des choses relatives à la publication de mon roman.

Bonne journée à vous !

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